EFFICACITE DES OMEGA-3 CHEZ LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS

Publié le : 29/07/2019 17:58:28
Catégories : Articles et conseils en Psychologie , Santé

EFFICACITE DES OMEGA-3 CHEZ LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS

Dans un texte précédent j’ai déjà mentionné des études cliniques démontrant qu’un apport d’Oméga-3 durant la grossesse améliore l’attention et la concentration des enfants à l’âge de 5 ans (1).

 Une étude ultérieure a dosé le rapport omega-6 / omega-3 dans le cordon ombilical de nouveaux nés. Un taux élevé de ce rapport fut associé avec une incidence plus forte de syndrome d’hyperactivité et de déficit de concentration à l’âge de 7 ans. Ce risque peut être atténué en corrigeant l’alimentation de la mère durant la grossesse et la période d’allaitement (2).

La FDA américaine (Food and Drug Administration) a statué qu’une alimentation riche en oméga-3 chez la femme enceinte améliore le Quotient Intellectuel (QI) de 5.5 points chez les jeunes enfants avec un meilleur développement de la parole (3).

En 2018 fut publié, dans une grande revue internationale, l’analyse globale de 8 études cliniques différentes sur l’efficacité des acides gras polyinsaturés oméga-3 chez les enfants hyperactifs. C’est un total de 628 enfants de 4 à 17 ans qui ont été étudiés. Il fut tout d’abord observé que ces enfants avaient un faible taux sanguin d’oméga-3 mais qui pouvait être corrigé par un apport d’huile de poisson. L’évaluation des symptômes fut effectuée par les parents. Les résultats montrèrent une efficacité statistiquement significative par rapport à un groupe placebo, aussi bien sur l’attention que sur l’hyperactivité. Les déficits de l’attention furent réduits de 58% et l’hyperactivité fut réduite de 81%. Les meilleurs résultats sont obtenus avec un apport d’au moins 1g par jour d’oméga-3 durant un minimum de 3 mois (4).

Des études plus récentes sont venues confirmer ces résultats et ainsi démontrer qu’un apport nutritionnel d’oméga-3 permet d’obtenir de bons résultats chez les enfants agités et ayant des troubles du comportement, sans avoir besoin de prescription de médicaments chimiques.

 C’est ainsi qu’une étude espagnole, effectuée sur des enfants de 6 à 18 ans, a montré l’efficacité d’un apport de 1g de DHA, pendant seulement trois mois de traitement, par rapport à un groupe témoin. Ces bons résultats étaient confirmés non seulement par les familles mais également par des tests psychométriques (5).

 Une intéressante étude épidémiologique, réalisée également par une équipe espagnole, a confirmé que les enfants hyperactifs consommaient moins d’aliments riches en oméga-3 (poissons gras et maigre, crustacés, mollusques et œufs) que des enfants au développement normal. Cette différence est nette et statistiquement significative. (6)

L’irritabilité et l’hyperactivité sont fréquentes chez les enfants autistes. Il était donc tentant de tester l’efficacité des omega-3 dans cette indication. C’est ce qu’a fait une équipe de chercheurs de New-Zealand dans une étude portant sur 111 enfants de 2.5 à 8 ans. Ils ont associé un apport d’omega-3 avec de la vitamine D. L’étude a porté sur 12 mois avec des tests quantitatifs classiques, au début et à la fin du traitement. Les résultats montrèrent une amélioration des symptômes d’irritabilité et d’hyperactivité chez les enfants traités soit avec les oméga-3, soit avec la vitamine D. Mais les meilleurs résultats, hautement significatifs, ont été enregistrés dans le groupe associant les omega-3 et vitamine D. Les dosages sanguins ont montré une élévation simultanée du taux d’omega-3 et de vitamine D. (7)

L’ensemble des résultats qui précèdent confirment l’importance des acides gras polyinsaturés de la série omega-3 dans la maturation cérébrale de l’enfant, dans ses performances cognitives et dans son comportement psychologique. Un apport nutritionnel d’omega-3 permet d’améliorer nettement les symptômes de l’hyperactivité, sans avoir recours aux médicaments chimiques et sans risque d’effets secondaires. Les capsules d’huile de poisson purifiée présentent l’avantage d’être dénuée de métaux lourds, ce qui n’est hélas pas toujours le cas pour les poissons gras pêchés.

Remarques :

D’une façon générale, il faut conseiller pour les enfants une alimentation plus appropriée et plus riche en oméga-3. Les poissons gras constituent la meilleure source, mais aussi les œufs bio qui contiennent une quantité notable d’omega-3 si les poules ont été bien nourries. Les noix ou les graines de lin sont très riches en acides gras omega-3 d’origine végétale. Les chaines d’acides gras sont plus courtes, mais le métabolisme des enfants est capable de réaliser l’élongation et de fabriquer de l’EPA et du DHA à partir de l’acide alpha linolénique. 

Un excès d’acides gras omega-6 est également préjudiciable, il faudra donc éviter l’excès de viande, de fromage et d’huiles de maïs ou de tournesol.

 Bibliographie

(1)   Prenatal supplementation with DHA improves attention at 5 y of age: a randomized controlled trial

Am J clin Nutr. 2016; 104(4): 1075-1082

(2)   Prenatal omega-6/omega-3 ratio and attention deficit and hyperactivity disorder symptoms

J Pediatr. 2019; 209: 204-211

(3)   United States menhaden oil could save billions in US health care costs and improve IQ in children

Lipid Technol. 2016; 28(2): 33-35

(4)   Polyunsaturared fatty acids in youths with attention deficit hyperactivity disorder: a systemic review and meta-analysis of clinical trials and biological studies

Neuropsychopharmacology 2018; 43(3): 534-545

(5)   Supplementation with high-content docosahexaenoic acid triglyceride in attention-deficit hyperactivity disorder: a randomized double-blind placebo-controlled trial

Neuropsychiatr Dis Treat. 2019;15:1193-1209

(6)   Omega-3 long-chain polyunsaturated fatty acids intake in children with attention deficit and hyperactivity disorder

Brain Sci. 2019; 9(5). pii:E120. doi: 10.3390/brainsci9050120

(7)   A randomized controlled trial of Vitamin D and omega-3 long chain polyunsaturated fatty acids in the treatment of irritability and hyperactivity among children with autism spectrum

J Steroid Biochem Mol Biol. 2019; 187: 9-16

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