Etre à la mode, toujours ?

Publié le : 10/01/2011 12:29:29
Catégories : Articles et conseils en Psychologie

Etre à la mode, toujours ?

Courrez-vous après la nouveauté ? Etes-vous attiré et en recherche du nouveau produit miracle ?

Cherchez-vous à tout prix à essayer le Mangoustan, l'Açaï, le Chia, le miel de Manouka, la CNV, le chamanisme péruvien et l'Ayahuasca, ou encore à avoir une consultation avec le grand maître du développement personnel venant spécialement des Etats-Unis ?

Posées ainsi, personne n'a envie de répondre par l'affirmative à ces questions: moi le premier. Et pourtant, à bien y regarder de plus près, nous sommes tous peu ou prou enclin à convoiter le dernier produit dont tout le monde parle, à vouloir lire le livre « événement », à aller consulter l'excellent thérapeute qui a écrit un livre...

Ne voyez pas de cynisme ou de sarcasme dans mon propos, mais plutôt un réflexion sur ce qui motive nos recherches. La question importante, me semble-t-il, est de savoir si ce qui nous meut vient de notre intériorité, ou bien de contingences extérieures ? Pourquoi porter a priori plus de crédit à ce qui vient de loin, est introuvable ou des plus récent, plutôt qu'à ce qui se trouve proche de nous, connu et accessible ?

En matière de santé et de recherche spirituelle, il semble que les mécanismes sous-tendant la mode soient tout aussi présents ! J'en veux pour preuve les nombreux clients me vantant les dons très particuliers de ce thérapeute qui ne vient qu'une fois par an en Suisse pour une séance de Reiki (et qui après rencontre effective, s'avère tout aussi bon qu'une autre thérapeute « du cru »), ou encore cette recherche de graines de Chia nouvellement arrivées d'un pays exotique, voire le désir intense de prendre de l'Ayahuasca pour « gagner du temps » dans son travail sur soi, etc.

Derrière ces recherches, il me semble surtout reconnaître la quête du miracle, du Deus ex machina surgissant de l'inconnu pour nous transformer en profondeur, en espérant surtout faire le moins d'effort possible. Loin de moi l'idée de condamner toute recherche, mais je me pose cette question (déjà pour moi-même): quel est le point d'ancrage de cette recherche: mon être profond, ou le monde extérieur ?

Toutes les sagesses nous renvoient toujours à nous-mêmes avant tout: le créateur du changement est en nous-même, le guérisseur est niché dans nos cellules, au plus profond de notre âme ! L'autre peut bien-entendu être un guide, un soutien, un révélateur, mais ne pourra aucunement faire le travail à notre place. Penser par exemple qu'un seul week-end de stage avec une méthode particulière nous fera l'économie de 10 ans de psychanalyse, comme je l'ai entendu à plusieurs reprises, me paraît tout à fait illusoire. Non pas que je mettrai sur un piédestal la psychanalyse (ou toute autre méthode) ou que je dénigrerai la portée que peut avoir un stage, mais parce que cette recherche du « miracle » venant de l'extérieur me semble dans son essence illusoire...

Le problème ne réside ni dans la méthode travaillée, ni dans la durée du travail, mais dans la motivation agissante. Comprendre que rien ni personne ne fera le travail à notre place, et surtout que le déclic tant recherché ne peut venir que de son être profond, est sans doute la véritable recherche. Personne ni rien n'a le pouvoir de nous transformer ! Souvenez-vous ainsi d'un des plus illustres guérisseurs de l'histoire: Jésus. Avant de répondre à toute demande de guérison, il demandait toujours à la personne si elle avait foi en sa guérison. Il restaurait ainsi l'individu dans son plein pouvoir, indiquant au passage d'où vient le miracle: de chacun d'entre nous !

Donc désolé de vous décevoir: venir des antipodes ou écrire des articles dans la presse n'est pas synonyme d'un plus grand pouvoir que les autres; consommer un fruit rare et exotique ne permettra pas nécessairement une meilleure santé... (zut, moi qui espérais !).

Avant tout, croyons-nous en nous ?