Pourquoi votre cerveau a besoin d'Oméga-3 ?

Publié le : 21/01/2022 09:56:51
Catégories : Articles et conseils en Psychologie

Pourquoi votre cerveau a besoin d'Oméga-3 ?

La maturation cérébrale de l’enfant nécessite une grande quantité d’acides gras Oméga-3 et il a été amplement
démontré que l’hyperactivité de l’enfant, et le retard scolaire, sont corrélés avec une carence en Oméga-3 et
-en particulier- en DHA. Chez l’adulte, un apport d’Oméga-3, sous forme d’huile de poisson, a abondamment prouvé son efficacité dans de multiples indications : pour diminuer le risque cardiovasculaire, le diabète et le syndrome métabolique, pour lutter contre les inflammations articulaires et pour réguler
l’immunité. Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une indication princeps des Oméga-3 sur le fonctionnement normal du cerveau et, en particulier, de son rôle essentiel pour lutter contre le vieillissement cérébral.

Rappelons que les Oméga-3 sont essentiels à la femme enceinte pour assurer le développement du cerveau
du bébé et également durant la période d’allaitement. Une supplémentation en Oméga-3 est très importante
aussi pour la mère afin d’éviter la petite déprime après la naissance qui est due à un épuisement de son taux de DHA.

La barrière hémato-encéphalique

Pour bien comprendre le processus de vieillissement cérébral, il est nécessaire de parler de la barrière hématoencéphalique qui apparaît être au coeur du processus de dégénérescence cérébrale. Il faut savoir que les micro-vaisseaux sanguins qui irriguent le cerveau sont tapissés de cellules dont la jonction est très serrée et qui ont pour rôle essentiel de contrôler le mouvement des molécules qui tentent d’entrer dans les cellules du cerveau. Il s’agit, en quelque sorte, d’un filtre qui protège le cerveau des grosses molécules ou des molécules toxiques. Il a été assez clairement établi que la perte de nos capacités cognitives, qui survient avec l’âge, est directement lié à une hyper perméabilité de cette barrière qui laisse entrer des substances toxiques qui vont altérer le cerveau et conduire à un stress oxydatif, une hypoxie et une ischémie. Ce processus pathologique et dégénératif s’aggrave avec les années. Un collectif de spécialistes des neurosciences de l’Université de Californie, à Berkeley, précise dans une publication récente : « De nouvelles évidences ont montré une rupture de l’intégrité
de la barrière hémato-encéphalique dans les maladies neurodégénératives. Cette porosité de la barrière hématoencéphalique permet aux molécules neurotoxiques du sang, telle l’albumine, et aux cellules leucocytaires, d’entrer dans le cerveau. Ceci initie une neuro-inflammation ainsi qu’une réponse immunitaire ».
Les mêmes auteurs ajoutent en conclusion : « Il est d’une évidence impressionnante qu’un mécanisme
fondamental relie l’intégrité de la barrière hématoencéphalique avec le dysfonctionnement neuronal qui conduit
à une hyperexcitabilité liée à l’âge et au déclin cognitif ».  Il a par ailleurs été clairement démontré que l’on assiste à une rupture de la barrière hémato-encéphalique dans un grand nombre de maladies neurodégénératives comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et d’Huntington, mais aussi la sclérose latérale amyotrophique, la sclérose en plaques et l’encéphalopathie post-traumatique. Enfin, diverses substances psychotropes altèrent la barrière hémato-encéphalique en provoquant un stress oxydatif. C’est le cas du tabac, de la cocaïne et de l’amphétamine.

Le DHA répare la barrière hémato-encéphalique

Une étude Australienne, réalisée sur une lignée de souris transgéniques développant la maladie d’Alzheimer,
a montré que les déficits cognitifs étaient associés à une baisse drastique du taux de DHA cérébral. Cette
déficience serait due à une lésion de la barrière hématoencéphalique. Une collaboration américano-chinoise a montré, sur l’animal, que l’hypoxie et l’ischémie cérébrale provoquaient une détérioration de la barrière hématoencéphalique. Les expérimentateurs ont aussi démontré qu’un apport d’Oméga-3 à longues chaînes préservait l’ultrastructure de la barrière hémato-encéphalique et renforce la jonction serrée des cellules concernées. Une étude multicentrique chez l’homme fut réalisée par des chercheurs de l’Université de San Francisco et le Karolinska Institutet de Stockholm chez 406 patients souffrant de la maladie d’Alzheimer de façon modérée. Ils ont montré qu’un apport nutritionnel d’huile de poisson riche en EPA et DHA permettait à ces acides
gras de traverser la barrière hémato-encéphalique et de se retrouver dans le liquide céphalo-rachidien. Dans le
même temps les biomarqueurs de l’inflammation étaient très significativement abaissés.

L'Oméga-3 pour une bonne santé cérébrale


Très récemment, une équipe californienne a recruté 45 sujets sains d’une moyenne d’âge de 76 ans et leur a administré, pendant plusieurs semaines, des capsules d’huile de poisson riches en EPA et DHA. Les patients ont subi des tests psychométriques et cognitifs avant et après le traitement nutritionnel et, surtout, l’état de la barrière hémato-encéphalique fut enregistré sur des images de résonance magnétique. Les résultats ont montré que la prise d’Oméga-3 a permis de conserver l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique de manière
hautement significative. Dans le même temps les scores de la mémoire et du langage furent améliorés. Cette étude montre que « les acides gras Oméga-3 à longue chaînes sont associés à la santé cérébrale ».

Oméga-3 et vieillissement du cerveau

L'un des principaux acides gras du cerveau est donc le DHA : il joue un rôle considérable au niveau des membranes des neurones et de l'activité cérébrale. Il apporte la fluidité membranaire nécessaire aux cellules nerveuses pour que les impulsions électriques puissent circuler facilement dans les circuits cérébraux. Or, le vieillissement cérébral s'accompagne d'une baisse du taux de DHA dans le cerveau, en même temps que les
facultés intellectuelles et cognitives diminuent. C’est la raison pour laquelle une supplémentation en Oméga-3, sous forme d’huile de poisson, est indispensable pour prévenir le vieillissement cérébral et maintenir en bon état les fonctions cognitives. Une étude Allemande a démontré une amélioration des fonctions cognitives des personnes âgées. À cela, il faut ajouter le fait que les acides gras polyinsaturés à longue chaîne (DHA et EPA), lorsqu’ils sont sous la forme de phospholipides (huile de Krill), stimulent naturellement la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. C’est pourquoi un apport d’huile de krill est essentiel pour tous ceux qui dorment mal.

Les acides gras Oméga-3 stimulent l'humeur

Plusieurs études font état d'une relation forte entre le faible taux d'acides gras Oméga-3 et la dépression. On peut même prédire la sévérité de la dépression et le taux de DHA ! Ceci est conforté par le fait que, dans les pays où la consommation de poisson est forte, le taux de dépression est faible… De même il est intéressant de signaler que l'humeur dépressive qui survient chez la femme après l'accouchement serait liée au fait que l'enfant a épuisé les réserves de la mère en Oméga-3. L'ensemble de ces éléments ont amené les chercheurs à proposer avec succès un apport d'huile de poisson riche en Oméga-3 dans la lutte contre la dépression.
Le département d’épidémiologie statistique de l’Université de Guangzhou en Chine a passé en revue 26 études cliniques, portant sur un total de 2160 participants, et étudié les effets des acides gras Oméga-3 dans la
dépression. Ses conclusions sont les suivantes : « Comparé à un placebo, l’EPA pur ou une formule contenant
au moins 60% d’EPA apportant 1g par jour d’EPA, a démontré une efficacité clinique significative dans la dépression. Tandis que le DHA n’apporte pas le même effet bénéfique »

En Conclusion

Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne (EPA et DHA) sont les principaux constituants du cerveau et en assurent le fonctionnement au niveau des membranes biologiques, mais aussi au niveau de la barrière hémato-encéphalique. Un apport complémentaire d’Oméga-3 est nécessaire tout au long de la vie, il est indispensable pour lutter contre le vieillissement cérébral. Avec l’âge, la synthèse de l’EPA et du DHA, à partir des précurseurs d’origine végétale, est fortement ralentie et nécessite une supplémentation.