Soucis de prostate ?

Publié le : 06/09/2020 17:44:26
Catégories : Santé

Soucis de prostate ?

Pas besoin de vous présenter la prostate, cette glande spécifiquement masculine et située sous la vessie. La prostate libère un liquide, lors de l’éjaculation, riche en oligoéléments et enzymes variés qui va se mélanger avec le liquide séminal.

Tous les hommes après 50 ans se préoccupent de leur prostate car ils savent que, un jour ou l’autre, la grande majorité d’entre eux auront des soucis de prostate. Il s’agit le plus souvent d’une hypertrophie bénigne, mais parfois aussi cela peut dégénérer en cancer…

Je voudrais vous montrer, dans cet article, qu’il est possible aujourd’hui de prévenir ces soucis avec des substances naturelles efficaces et une bonne hygiène de vie. Il est possible également de lutter contre l’hypertrophie de la prostate déjà installée. 

Chez les hommes jeunes la prostate est de la grosseur d’une noix et pèse 15 à 20 g, mais elle a tendance à grossir en vieillissant et provoque des gênes urinaires bien connus qui se traduisent par un besoin fréquent d’uriner. En effet, lorsque la prostate augmente de taille elle fait pression sur la vessie et resserre le diamètre de l’urètre par où s’écoule l’urine.

 

1-    L’hypertrophie bénigne de la prostate

 

A 50 ans, la prostate peut faire la taille d’une balle de golf, les difficultés d’uriner se font nettement sentir avec un jet faible et saccadé.

A 60 ans la prostate peut faire la taille d’une orange, la vessie se vide de moins en moins bien et une partie de l’urine stagne dans le fond de la vessie. L’urine est souvent trouble et devient un bouillon de culture bactérien.

Ce processus est très fréquent et concerne plus de la moitié des hommes de 50 ans, les deux tiers à 60 ans et un homme sur dix à 80 ans ! Il s’agit de ce qui est dénommé l’hypertrophie bénigne de la prostate, c’est-à-dire une tumeur bégnine de la prostate, provoquée par une excessive prolifération cellulaire et, dans le même temps, par une inhibition de l’apoptose, c’est-à-dire de la capacité des cellules en excès à disparaitre.

Ce phénomène est dû à une inflammation de la prostate et trouve son origine dans une production excessive de prolactine, hormone hypophysaire. Cette dernière stimule la synthèse d’une enzyme, la 5-alpha-réductase, qui transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) qui fait grossir la prostate.

Il s’agit donc d’un déséquilibre métabolique qui est lié à l’âge, mais aussi à notre hygiène de vie et notre alimentation. Il est connu que le tabagisme, le manque d’exercice physique, l’excès de viande rouge et de graisses animales contribuent à la survenue précoce de l’hypertrophie bégnine de la prostate. 

D’une façon générale les hommes qui souffrent du syndrome métabolique, c’est-à-dire qui ont un excès de poids, de l’hypertension, un diabète de type 2, ont un risque nettement augmenté d’avoir une hypertrophie ou un cancer de la prostate.

Vous savez qu’il existe un test sanguin qui peut mesurer le taux de PSA (Prostate Specific Antigen )  qui traduit le degré inflammatoire de la prostate et l’intensité de son activité. Un taux de PSA trop élevé peut être la conséquence d’un cancer de la prostate. Mais attention, un taux de PSA élevé n’est pas forcément synonyme de cancer ! 

Il existe néanmoins un lien entre hypertrophie bénigne et cancer de la prostate. J’en reparlerai ci-dessous à propos du zinc, mais la stratégie consiste à éviter absolument que le premier scenario se transforme en second !

 

2-    Les traitements chimiques et chirurgicaux

 

-       Il existe des médicaments chimiques qui inhibent le fonctionnement de la 5-alpha-réductase. Ainsi la formation de DHT est complètement bloquée dans tout l’organisme et pas seulement dans la prostate !

L’inconvénient réside dans le fait que la DHT est une hormone naturelle indispensable pour maintenir les caractères sexuels masculins. L’absence de DHT a donc pour conséquence de « féminiser » les hommes, avec tendance à développer la poitrine. Hormis cela, on observe une chute de la libido, des troubles de l’érection, chute des cheveux, fatigue nerveuse et bouffées de chaleur.

-       Par ailleurs, il existe une autre classe de médicaments chimiques qui agissent en diminuant la prolifération cellulaire et qui font dégonfler le volume de la prostate. Il s’agit des alpha-bloquants. Notons au passage que la chimie ne sait que bloquer et inhiber, mais jamais favoriser !...

Mais les alpha-bloquants ne sont pas toujours efficaces et possèdent leur lot d’effets secondaires. Le plus fréquent est « l’éjaculation rétrograde », c’est-à-dire que le sperme prend la mauvaise voie et se répand dans la vessie !

En outre, les alpha-bloquants ont tendance à provoquer des somnolences, des vertiges et de l’hypotension, ce qui peut être dangereux en cas de polymédication.

-       La troisième possibilité offerte est du domaine de la chirurgie et consiste à l’ablation totale ou partielle de la prostate. Dans les deux cas il s’agit d’une technique délicate qui se pratique surtout en cas de cancer de la prostate.

Les risques chirurgicaux de ces opérations ne sont pas négligeables et les conséquences peuvent être très handicapantes avec risque d’incontinence et d’impuissance ! Le recours à la chirurgie doit donc être mûrement réfléchi…

 

3-    Les traitements naturels

 

Le recours aux traitements naturels présente bien des avantages. En associant divers principes actifs et molécules naturelles, il est possible de faire régresser l’hypertrophie bénigne de la prostate sans effets secondaires. C’est l’action conjuguée et complémentaire de ces substances qui a permis de développer des produits hautement efficaces qui ont été testés cliniquement avec succès.

-       L’extrait de palmier nain de Floride (Serenoa repens) est une des substances naturelles les plus connues et les plus réputées pour ses bienfaits sur la prostate. Cet extrait est très riche en béta-sitostérol qui a montré sa capacité à combattre les symptômes majeurs de l’HBP. Il a été démontré que sa prise quotidienne provoque une inhibition de l’enzyme 5-alpha-réductase dont nous avons vu le rôle dans l’inflammation et l’hypertrophie de la prostate. (1)

Une des études cliniques contrôlée les plus récentes est une étude multicentrique, randomisée et en double-aveugle contre placebo, réalisée dans les règles de l’art par une équipe de chercheurs chinois. Ils concluent leur étude par cette phrase : « L’extrait de Serenoa repens fut efficace, sûr, bien toléré et cliniquement statistiquement supérieur au placebo ». Ils précisent que les améliorations furent observées sur le flux urinaire, sur les symptômes de la prostatite, sur la qualité de vie et sur les fonctions érectiles. (2)

-       L’extrait de graine de courge (Cucurbita pepo), véritable trésor de la nature est bien connu de la pharmacopée traditionnelle pour son action sur le confort urinaire. Son action renforce celle de l’extrait de palmier nain lorsque ces deux substances sont associées.

Des études scientifiques modernes sont venues confirmer son efficacité. Tout d’abord chez le rat, l’extrait de graines de courge permet d’inhiber l’hyperplasie expérimentale de la prostate (3). Diverses études cliniques ont confirmé ces faits en améliorant les symptômes et la qualité de vie des patients (4), (5).

-       La vitamine E est un antioxydant qui protège les tissus qui sont le siège d’une intense activité métabolique comme la prostate. Sont intérêt dans une formule efficace contre l’HBP réside principalement dans le fait que la vitamine E diminue le risque que la prostatite devienne cancéreuse. Il a en effet été établi qu’un apport de Vitamine E diminue le risque de cancer de la prostate de plus de 30% (6). La vitamine E doit être d’origine naturelle.

-       Le lycopène fait partie de la famille des caroténoïdes et donne sa couleur rouge aux tomates. De nombreuses études épidémiologiques ont démontré qu’une carence en lycopène entrainait une augmentation du risque de cancer de la prostate et cet effet est particulièrement marqué pour les cancers les plus agressifs (7). 

D’une façon générale le lycopène a une action anti-inflammatoire et anti-oxydante qui a pour effet de réduire la prolifération des cellules prostatiques normales ou cancéreuses. Le lycopène possède donc un effet protecteur global sur la prostate comme l’a bien montré une étude Suisse (8). 

Une étude américaine a même montré qu’un apport de lycopène diminuait le développement du cancer de la prostate (9).

 -       Le zinc : Avec cet oligoélément nous sommes sans doute au cœur des problèmes liés à la prostate, HBP ou cancer. Vous serez surpris de savoir que la prostate est excessivement riche en Zinc, de l’ordre de 500 fois plus que dans le plasma par exemple ! (10)

 C’est un peu compliqué, mais c’est important. La haute teneur en Zinc a pour effet de détourner le métabolisme énergétique des cellules au profit de la production de citrate qui va constituer un des principaux ingrédients du liquide prostatique. Il en ressort que le couple zinc- citrate est un inducteur de l’apoptose qui va donc inhiber la prolifération cellulaire dans l’hypertrophie bénigne ou cancéreuse. 

Dans une publication scientifique très récente les auteurs écrivent : « A la fois, le zinc et le citrate sont diminués dans le cancer de la prostate, ceci implique le rôle essentiel d’un haut niveau de zinc pour maintenir une prostate non cancéreuse ». Suivant les études, on observe une diminution du taux de zinc de 60 à 80% dans le cancer de la prostate et les mêmes auteurs ajoutent : « Aucune étude n’a rapporté un cancer de la prostate sans une diminution du taux de zinc ». (11)

Dans l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) on observe de même une diminution du taux de zinc de l’ordre de 50% avec une augmentation importante de son excrétion urinaire. Le zinc apparait donc au cœur du processus et les chercheurs pensent que c’est le niveau de zinc qui conditionne le passage de la prolifération bénigne au cancer.

Les auteurs précédemment cités ajoutent : « Restaurer le niveau normal de zinc est sans doute une approche prometteuse dans la prévention et le traitement du cancer de la prostate ».

Sachant qu’environ 40% des hommes sont carencés en zinc, un apport de 10 à 15 mg quotidiens sont indispensables, surtout après 40 ans. Les formes les plus bio-assimilables sont celles dans lesquelles le zinc est lié à un acide aminé : glycine, méthionine, ou lysine.

Il est important de savoir que les végétariens ont un plus grand besoin de zinc car leur alimentation est riche en phytate qui est un ligand du zinc et réduit son absorption. De même certains médicaments comme l’oméprazol prescrit dans le reflux gastro-oesophagien provoque une importante carence en zinc après seulement deux mois de traitement. L’inflammation gastro-intestinale diminue aussi l’absorption du zinc et autres oligoéléments. (12)

Le zinc était déjà connu pour son importance dans le fonctionnement du système immunitaire, il apparait aujourd’hui comme un facteur clé dans la prévention et le traitement des troubles de la prostate et, en particulier, du cancer. Son rôle ne se limite pas à cette seule cible et il apparait jouer un rôle primordial dans la prévention de tous les types de cancer (13). A la lumière de tout ce qui précède une supplémentation quotidienne de zinc, de l’ordre de 10 à 15 mg est indispensable.

-       Le Sélénium est un oligoélément qui intervient dans de nombreux processus biologiques, en particulier dans les fonctions immunitaires et dans le système reproductif. Il est ainsi présent en assez grande quantité dans la prostate. Il a un effet antimutagène et anticarcinogène. Le Sélénium intervient aussi dans la réduction du stress oxydatif qui favorise le développement tumoral. Par conséquent le Sélénium a sa place dans une formule dont le but est de protéger la prostate (14).

-       La trop fréquente carence en Vitamine D est associée avec l’inflammation et le cancer de la prostate (15). Des chercheurs américains ont même démontré que l’on peut prévoir les résultats d’une biopsie de la prostate selon le niveau de vitamine D dans le plasma (16).

Dans ces conditions, une supplémentation en vitamine D (calciférol) est indispensable, surtout en hiver, d’autant qu’elle joue un rôle considérable dans nombre d’autres processus biologiques, à commencer par les défenses immunitaires.

 

4-    Alimentation et hygiène de vie

 

Nous l’avons vu, les troubles de la prostate concernent, un jour ou l’autre, la presque totalité des hommes. Les risques que l’hyperplasie bénigne se transforme en cancer est non négligeable puisque le cancer de la prostate constitue la deuxième cause de mortalité par cancer chez les hommes.

Il est donc de première importance de prévenir les troubles et faire en sorte d’enrayer les premiers symptômes. Il est toujours plus facile de prévenir que de guérir.

Nous avons passé en revue un certain nombre de principes actifs naturels qui vont dans ce sens et qui permettent de diminuer considérablement le risque de cancer. Ces molécules naturelles sont aujourd’hui rassemblées dans des compléments nutritionnels tel le produit Solaman(Laboratoire Solage) que je recommande.

Néanmoins, l’alimentation et l’hygiène de vie en générale jouent un rôle considérable dans l’émergence de nos maladies, à commencer par les troubles de la prostate et le cancer. Une publication scientifique japonaise passionnante vient de paraitre et nous rappelle les grandes lignes d’une alimentation saine qui peut nous permettre d’éviter le cancer de la prostate (17): 

-       Peu de viande rouge trop riche en graisses saturées et en acide arachidonique pro-inflammatoire.

-       Peu de produits laitiers, pour les mêmes raisons, car ils sont l’un et l’autre promoteurs du cancer.

-       Les glucides rapides sont à éviter (sucre, pain blanc, sodas sucrés…)

-       Les protéines sont nécessaires sous forme de viande maigre non grillée et de poisson.

-       Le soja riche en isoflavone constitue une des meilleures sources de protéines et la faible incidence du cancer de la prostate au japon est sans doute due à cet apport de soja.

-       Les légumes et les fruits doivent être consommés en abondance car ils contiennent nombre de facteurs protecteurs (polyphénols de toutes sortes).

-       Au niveau des boissons, il faut privilégier l’eau de source et un peu de vin rouge riche en resvératrol, excellent pour la santé. Il faut mentionner les bienfaits du thé vert et plus particulièrement du thé matcha, puissant antioxydant et connu pour ses vertus anticancéreuses. Son action prive les cellules cancéreuses de la glycolyse, voie métabolique anaérobie qu’elles utilisent pour se développer (18).

En conclusion

Comme vous voyez, il n’y a pas de fatalité et nous avons un grand pouvoir sur notre santé. Comme toujours, pour en prendre soin, il est important de se nourrir correctement, de faire de l’exercice et de ne pas hésiter à se supplémenter. Nous avons la chance, aujourd’hui, d’avoir de nombreux compléments nutritionnels naturels, dont l’efficacité et la bonne tolérance ont été prouvées scientifiquement.

Vous trouverez une confirmation de tout ce qui précède dans une excellente synthèse italienne publiée en 2019 (19).

 

5-    Bibliographie

 

(1)  A double blind, placebo-controlled randomized comparative study on the efficacy of phytosterol-enriched and conventional saw palmetto oil in mitigating benign prostate hyperplasia and androgen deficiency.

BMC Urol. 2020; 20(1):86

(2)  Efficacy and safety of Serenoa repens extract among patients with benign prostatic hyperplasia in China: a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled trial

Urology. 2019; 129:172-179

(3)  Inhibition of testosterone-induced hyperplasia of prostate of Sprague-dawley rats by pumpkin seed oil

J Med Food 2006;9(2):284-6

(4)  The role of Cucurbita pepo in the management of patients affected by lower urinary tract symptoms due to benign prostatic hyperplasia: a narrative review.

Arch Ital Urol Androl. 2016; 88(2):136-43

(5)  Effects of an oil-free hydroethanolic pumpkin seed extract on symptom frequency and severity in men with benign prostatic hyperplasia.

J Med Food. 2019; 22(6):551)559

(6)  Serum alpha-tocopherol and gamma-tocopherol in relation to prostate cancer risk in a prospective study

J Natl Cancer Inst. 2005; 97(5):396-9

(7)  Lower cancer risk in men with elevated plasma lycopene level: results of a prospective analysis

Cancer Res. 1999; 59(6):1225-30

(8)  Lycopene: modes of action to promote prostate health

Arch Biochem Biophys. 2004; 430(1):127-34

(9)  Phase II randomized clinical trial of lycopene supplementation before radical prostatectomy

Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2001; 10(8):861

(10)                 A comprehensive review of the role of zinc in normal prostate function and metabolism; and its implication in prostate cancer

Arch Biochem Biophys. 2016; 611:100-112

(11)                 Zinc deficiency in men over 50 and its implications in prostate disorders

Front Oncol. 2020; 10:1293

(12)                 Dietary pattern, supplement use, and the risk of symptomatic benign prostatic hyperplasia: results from the prostate cancer prevention trial

Am J Epidemiol. 2008; 167(8):925-34

(13)                 Cytotoxic/tumor suppressor role of zinc for the treatment of cancer: an enigma and an opportunity

Expert Rev Anticancer Ther. 2012; 12(1): 121-128

(14)                 A summary of new findings on the biological effects of Selenium in selected animal species

Int J Mol Sci. 2017; 2209

(15)                 Low vitamin D status is associated with inflammation in patients with prostate cancer

Oncotarget 2017; 8(13):22076-22085

(16)                 Vitamin D deficiency predicts prostate biopsy outcomes

Clin Cancer Res. 2014; 20(9): 2289-2299

(17)                 Influence of diet and nutrition on prostate cancer

Int J Mol Sci. 2020; 21(4):1447

(18)                 Matcha green tea inhibits the propagation of cancer stem cells, by targeting mitochondrial metabolism, glycolysis and multiple cell signaling pathway

Aging 2018; 10(8): 1867-1883

(19)                 Nutraceutical treatment and prevention of benign prostatic hyperplasia and prostate cancer

Arch Ital Urol Androl. 2019; 91(3)